GÉNÈSE DU TABLEAU “WATER & SPACE”

2022.

Je viens de terminer la dernière saison de Borgen et j'ai totalement flashé sur sa bande originale.

J'écoute l'album de August Fengen Janson en boucle et il m'accompagne pour cette nouvelle exploration sur la toile blanche.

Je commence tout juste à toucher, effleurer je dirais, un état de peindre que je souhaitais trouver depuis longtemps : celui de me laisser surprendre par ce qui veut s'exprimer. Tel un archéologue qui époussette un vestige, et avec toute la délicatesse requise, moi, je n'enlève aucune matière, je commence par la poser sur la toile, pour ensuite déchiffrer sensitivement, ce que cette nouvelle création veut dévoiler d'elle. Je pars ainsi à la rencontre d'un nouveau paysage intérieur.

L'azur est déjà dans mon esprit visuel, c'est une évidence. Je ne suis toujours pas rassasiée des vibrations des bleus que je côtoie depuis plusieurs mois.

La note basse et abrupte du violoncelle m'invite à faire un plongeon intérieur direct que je répète à chaque écoute de mon morceau préféré de l'abum, qui dure à peine 2 minutes!

Plongeon dans la glace, dans le dur, l'imbrisable.

Pourtant, je la traverse à chaque fois.

Le même plongeon s’opère encore et encore, le même retournement dupliqué indéfiniment, chaque jour où je me mets au service du travail.

Je me vois faire. Sans changer d'intensité.

Inlassablement avec la même précision, intention et détermination : je pars du même point et j'observe dans les micro nuances, l'évolution de la réponse.

A mesure que je revis ce trajet intérieur, mes pinceaux progressent sur la toile et les couches se faufilent et s'amoncèlent par endroits.

Je suis aussi bien avec les étoiles que les abysses.

Cette danse verticale aller-retour se dissout pour créer un espace nouveau dans lequel j'évolue au fur et à mesure de ma découverte.

Les deux mondes se superposent avec finesse et subtilité.

Les astres sont dans l'eau et le solide danse sous la surface.

Les morceaux d'icebergs sont aussi bien des bulles hautes que des plombs, en deçà.

D'autres présences nagent dans le ciel.

Mais dans le cœur, les éléments toujours se déchaînent, se combattent, se débattent?

Tension, rétention, friction, déferlement.

Propulsion, suspension, illusion d'immobilité, je suis au calme.

La guerre comme la paix, les deux sont bien là.

Je les laisse exister dans le même espace.

C'est le contraste qui m'intéresse, à moins que ce soit les contraires féconds de la vie ?

Ce fût mon voyage pour faire naître le tableau que j'ai intitulé Water & Space, visible par ce lien.

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